DIAPORAMA

 

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CAMON AVANT LA REVOLUTION.

note préliminaire :

Une grande partie de cette étude, nous la devons à Yvonne DOUCHET LAHEYNE auteur de

CAMON ET SON HISTOIRE DANS LE TEMPS.  

 

I. ORIGINE DU NOM "CAMON"

Dès l'âge de bronze la présence de l'homme est attestée par la découverte de dépôts d'armes.

 

Plus tard Jules César, en 50 avant J.C.,  installe ses légions sur les bords de la Somme : elles lui servent de base d'opération  dans sa lutte contre les belges turbulents, et lors de son franchissement de la Manche à la conquête de la Grande Bretagne.

Il occupe d'anciens "oppida" gaulois qui portent  souvent encore le nom de "camp César" : Chaussée Tirancourt, l'Etoile, ..(Brandicourt, Destombe, Duclercq)

Origine du nom CAMON ;

 I.Certains avancent que CAMON tire son nom de cet événement historique (Mont du Camp)  "CA" serait la contraction du champ (camp) placé sur une élévation (mont).

De fait, la vallée de la Somme s'étend à son pied.

II. Le village d'après la tradition  a été construit originairement au lieu-dit "fort de Camon" ou "Camp César" lieu que traverse la route de Corbie.

C'est de Castri-Mons que s'est formé le nom de CAMONS et non pas de Calmons comme quelques-uns l'ont écrit.

En ces temps reculés, disent les traditions camonaises, Camon était une ville plus grande qu'Amiens.

Ce fut lorsque César s'en empara et en fit un camp, que Camon allait se rebâtir plus bas, au lieu où il est actuellement.

*

De nombreuses découvertes de l'époque romaine ont été faites à CAMON :

Une statuette de bronze de 12 cm a été recueillie à l'Agrappin. Elle se trouve au musée du Louvre à PARIS et représente un jeune satyre.

Un médaillon en pierre portant en relief un buste de femme couronnée de fleurs a été trouvé dans une tourbière à l'Agrappin, de même une lampe en bronze.

Une inscription de l'époque chrétienne trouvée au lieu dit "le Fort". Elle se trouve  au musée d'Amiens.

En décembre 1908 : on découvrit sur les hauteurs sud de Camon 120 pièces de monnaie dont 80 sont au Musée d'Amiens.

Des monnaies enfouies 25 ans avant notre ère.

    UN DEUXIEME CAMON !

Il existe un autre Camon, petite ville d'environ 1000 habitants située dans les Pyrénées dans le département de l'Ariège.

 

 

    2. LES GAULOIS. LES DRUIDES.

Une élévation de terrain au centre du village.

Elle est entourée de pierres "levées" ou  menhirs.  

Ce monticule, le carn était un LIEU SACRE POUR LES DRUIDES. Nos ancêtres païens tournaient trois fois dans le sens du soleil autour de cette élévation.

La procession druidique qui avait lieu autour du "carn" qui supporte l'église, n'ayant pu être abolie, comme il en fut de tant d'autres coutumes païennes restées dans celles chrétiennes, "se continua jusqu'à présent".

 

C'est donc sur ce carn, que fut construite au XVI ème siècle notre église en pierre blanche et silex.

Le bâtiment suit la courbure de l'élévation comme on peut le remarquer dans le chœur de l'église. 

 

 

Dans les années 338- 339 Sulpice Sévère, biographe de Saint Martin le montre accomplissant son acte généreux au cours de l'hiver

367 : Valentinien  (empereur romain) a séjourné à Amiens au printemps de 367. Sa préoccupation :organiser la résistance contre les barbares.

C'est à ce moment qu'il associa son fils Gratien au pouvoir.

Il le présenta aux troupes dans le champ du Landit situé près d'Amiens sur la gauche de la route de Corbie.

 

    Voir la  "croix du landit".1022

 

 

    Quand le christianisme apparut-il ?

Vraisemblablement fin 3ème siècle.

Des textes relativement tardifs gardent le souvenir de premiers missionnaires chrétiens.

Mis à mort par les autorités romaines, Fuscien et Victorie, venus de Rome, compagnons d'apostolat de Saint Quentin, furent martyrisés au sud d'Amiens avec leur hôte Gentien.

(détail tiré de la Somme, voyage à travers la France de Brandicourt, Destombe, Duclercq)

Firmin, d'origine espagnole, premier évêque d'Amiens, y fut décapité.

 

NAISSANCE DES HORTILLONS.

 

Vers les années 250, les ruines provoquées par la destruction d'Amiens obstruent les cours d'eau et  font monter le niveau de l'eau.

Phénomène qui s'accentuera au Moyen-Âge avec la création des moulins et de l'enceinte de la ville d'Amiens.

C'est ainsi que sont nés les hortillons, pâturages et jardins noyés drainés par les rieux.   

 

 

 

    500 à 750 : LE CIMETIERE MEROVINGIEN .

La découverte de quelques sépultures mérovingiennes au lieu-dit "Le fort de Camon" sur la route Amiens-Corbie nous fait remonter à un passé très lointain.

Ces tombes contenaient des squelettes de grande taille. "les fosses étaient creusées dans un sol très crayeux et les corps semblent y avoir été déposés sans cercueil, car on n'y a découvert aucun clou.

Ces corps protégés seulement par quelques pierres posées latéralement avaient les pieds tournés vers l'Est.

Il est possible que les tombes soient très nombreuses. Le seul objet caractéristique rencontré au cours des fouilles est un fragment de poterie mérovingienne de couleur noir et d'une belle forme.

 

 

    L’époque carolingienne (750 - 980)

apparaît comme un temps de sécurité et de prospérité.

Une population nombreuse vit dispersée à travers la campagne en petites agglomérations qui sont ou deviendront villages et paroisses : Champs, prairies, bois, vignes, bâtiments agricoles, tout cela est largement étalé au soleil.

Le commerce et les échanges avec le dehors ne sont pas absents, mais ils sont réduits : chaque domaine se suffit à lui-même ou presque.

 

Malheureusement cette belle époque s’achève tristement.

Le pouvoir central, épuisé par les partages et la mauvaise administration, ne réussit plus à s’imposer.

 Le danger vient à la fois du dehors et du dedans.

Du dehors, ce sont les incursions des Normands.

Du dedans, c’est l’anarchie sénatoriale, que les incursions normandes contribueront d’ailleurs à accentuer.

 

au 9ème siècle,  les Normands avec leurs barques remontent la Somme et dévastent les rives.

L’évêque de Beauvais est massacré par les Normands.

L’abbé de Corbie est désigné pour le remplacer.

On peut penser que sa conduite lors de l’attaque de la ville de Corbie ne fut pas étrangère à cette nomination.

 

En 880, dans toute la vallée de la Somme c’est le pillage et la ruine.

 Les Vikings  installés officiellement en Normandie (911) seront longtemps des voisins dangereux.

Vaincus par le roi carolingien Louis III en 881 à Saucourt en Vimeu, ils n'en continueront pas moins leur raids, leurs pillages...

Amiens commence à se clore de remparts : on creuse des fossés, on élève des mottes entourées de murailles et de palissades :

Les paysans sont invités à se protéger et à se défendre par tous les moyens possibles.

cf Les souterrains.

Le danger normand écarté, tous les "petits" chefs locaux qui ont "surgi" ici et là pendant l'épreuve  se  feront indépendants.

Ce sera l’anarchie et le banditisme.

Il ne faisait pas bon vivre dans le voisinage de ces « hobereaux » qui pressuraient parfois les populations vivant sur leur domaine.

 Les moines, les paysans surtout, plus exposés, l’éprouvèrent cruellement.

"Du haut de leurs mottes élevées à grand renfort de terrassement, les sires de Boves, de Picquigny de Poix sont des bandits dangereux. Ils se sont bâti des demeures fortifiées."

 

 

    LES SIECLES DE FER : le X ème et le XI ème.

Hugues Capet et ses premiers successeurs eurent fort à faire avec les vassaux de la région.

Dans l’extrême confusion de l’anarchie féodale nous voyons se détacher deux lignées qui, par leur puissance constitueront un élément d’autorité et d’ordre relatif : les comtes de Ponthieu et d’Amiens.

 

         COMTES D’AMIENS.

Le comte d’Amiens se taille une indépendance à peu près complète  par la guerre et par des alliances.

Face à lui et sur son propre territoire, il y a l’évêque.

Celui-ci a sa politique personnelle.

D’où conflits et marchandages.

Il arriva  que durant d’assez longues périodes le problème se trouva résolu en faveur des comtes.

En fait plusieurs évêques appartinrent à la famille comtale ou à une famille alliée.

Alors furent  concentrées dans les mêmes mains les autorités ecclésiastique, militaire, judiciaire, administrative.

Dans la mesure où il est possible avec l’éloignement dans le passé de le préciser,  nous constatons que plusieurs de ces évêques ont été excellents et contribuèrent beaucoup à la remontée morale et sociale de la première féodalité.

 

Voici comment s’exprime un chroniqueur local du XI ème qui, après avoir connu une terrible situation, vécut ensuite des jours meilleurs :

" le début de ce siècle fut douloureux : la guerre était partout, elle était devenue comme une coutume normale du royaume de France."

 mais,  

"Après quelque temps, ils n'eurent plus à chercher la mort dans la guerre, car la famine et la peste passèrent comme au fil de l'épée des populations entières.»

 

 

 cf LA CROIX DU LANDIT.

 

 

    XIIème  siècle.

 

        CAMON SOUS L'AUTORITE DE L'EGLISE.

"Le document le plus ancien que nous ayons pu compulser (qui date d'avant 1152) est l'acte de donation de Camon par Elinand, Seigneur de Conty, au  chapitre Saint Firmin de la cathédrale d'Amiens.

 

Camon 1153 :

Organisation ecclésiastique :

Paroisse du doyenné de Mailly, archidiaconé et diocèse d'Amiens.

Vocable Saint Vaast.

Collateur de plein droit, celui qui conférait un bénéfice   : le chapitre de la Cathédrale.

Décimateurs, Bénéficiaires des impositions : le chapitre de St Firmin d'Amiens 2 gerbes sur 6, les religieuses de l'Hôtel Dieu pour 1 gerbe et le curé,3.

N.B. Le chapitre possédait à Camon 400 "journaux" de terre.

                (un journal : surface de terre pouvant être 'travaillée" dans la journée.)

1159 : On trouve de seigneurs à Camon en 1159 : Il s'agit de Pierre de Camon et de son fils Aleaume.

" Ils ne devaient être seigneurs que d'une petite partie car c'était le chapitre Saint Firmin de la Cathédrale qui possédait beaucoup de terres."

La seigneurie appartenant au chapitre de la Cathédrale, s'étendait sur la partie de la Voirie située entre Camon et l'Agrappin, jusqu'à la "borne".

            Cf pont.

 

la borne dessinée en 1834

 

 

        XIII ème SIECLE.

 

En 1220,  l'évêque et le Chapitre de la Cathédrale purent  entreprendre la construction de ce monument "La Cathédrale".

Elle devait être  digne de recevoir l'insigne relique qu'est la tête de St Jean Baptiste, celui qui baptisa Jésus et fut décapité par Hérode, à la demande de Hérodiade, princesse juive.  

La relique fut rapportée de Constantinople lors de la IV ème croisade.

D'après la légende "le champ des artichauts" sur lequel en 1220 ont été jetés les fondements de notre Cathédrale fut donné par de pieux hortillons dont on voit "encore les têtes grossièrement sculptées  au dessus de la "porte du puits de l'œuvre" (Rattel)

 

Il y avait plusieurs fiefs à Camon dont celui de la Mairie car dès le 13ème siècle, Camon possède une mairie et un conseil municipal.

Le fief de la Mairie donc comprenait une demeure avec ses dépendances et une autre plus petite entourée d'un pré dans la rue du Moulin. (auparavant rue des Fossés, aujourd'hui rue Chevalier de La Barre).

La dîme (cet impôt sur les récoltes prélevé par l'Eglise) était répartie comme suit :

"sur six gerbes, deux étaient données au Chapître de la Cathédrale, une aux religieuses de l'Hôtel Dieu, et trois au curé."

précise Yvonne Douchet Laheyne.

Elle précise : "en 1692, le Pré Porus était un fief de la Seigneurie de Camon"

 

le Pré Porus, situé actuellement à la Neuville, et où nos ancêtres aimaient à se promener les jours de fêtes étaient en 1692 un fief de la seigneurie de Camon.

 

                XIV ème siècle.

A signaler  pour cette époque : les souterrains qui lors des invasions normandes et plus tard lors de la guerre de Cent  Ans, servaient de refuge aux habitants. (1337 – 1453).

Ils venaient se mettre à l'abri avec leurs animaux. 

En 1313,  il y avait 3 moulins sur le terroir.

Ils étaient  situés chemin des Moutiers, "chemin des prêtres" d'aujourd'hui.

 

 

        La guerre de Cent Ans :C'est le désastre.

 

                    XV èmes SIECLES.  

Les habitants obtiennent de Louis XIII (1498 – 1515) le privilège d'installer des

moulins à waide

sur les bras de la Somme pour relever le village qui vient aussi d'être ruiné par les

 INONDATIONS.

    cf La Vigne

                Au XVI ème siècle,

 

CAMON comptait deux couvents,  l'un pour les hommes, l'autre pour les femmes

et un ermitage.

 

        1591 : le domaine de la Seigneurie dépendait de "La Herde".

Le chapitre de la Cathédrale dut la vendre pour faire face aux impositions nécessitées par les Guerres de Religion.

N.B. 1562 - 1598 : cette guerre qui mit aux prises les "papistes" et les "Huguenots" , les uns et les autres désireux d'assurer le triomphe de la vraie foi et de l'assurer par la force.

 

        1597 : Amiens tombe par surprise aux mains des Espagnols.

 

L'armée de  Henri IV,  qui commandait en personne ce siège,  s'appuie sur Camon.

Lors du siège d'Amiens par les Espagnols, la Somme était traversée par bac.

Un bac qui a existé jusqu'au milieu du XIX ème  siècle.

Il a été remplacé par le pont du Pré Porus en 1856.

 

l'église dédiée à Saint Vaast date du XVI ème.

            XVII ème siècle.

1636 :

 Le cardinal Infant Don Fernando, gouverneur des Pays-Bas,   franchit la frontière, pousse droit jusqu'à la Somme, prend Corbie (15 août).

Henri IV place une partie de son artillerie au lieu dit "le fort de Camon".

Les Espagnols brûlent le village le 19 août 1636. Et à nouveau en 1637.

"Le village qui comptait 400 maisons n'en comptent plus que 50 !"

Camon est ruiné, et pour longtemps.

    LES HORTILLONS.

            1698 : CAMON.

 Sous Louis XIV,  415 habitants  dont l'administration civile était :  

prévôté de Fouilloy, (service de gendarmerie)

bailliage d'Amiens,  (service des tribunaux)

élection de Doullens, (les finances administrées par les élus)

intendance de Picardie,  

grenier à sel d'Amiens. (service des impôts)

la communauté nommait 3 échevins qui répartissaient les impôts

 

 

    XVIIIème SIECLE.

 1708 : Claude Boulanger, seigneur de Rivery  et de la Motte Creuse,  

prétend se dire co-seigneur de Camon.

Le présidial de Beauvais le lui interdit.

Il l'autorisa seulement à se dire "seigneur en partie" de Camon .

 

                1730

Le Chapitre de la Cathédrale acquiert les dîmes prélevées  à charge pour lui de verser le cinquième de la portion congrue du curé. (pension de subsistance du curé de la paroisse).

Il possédait les quatre autres cinquièmes.

Les prés étaient exempts de dîme, la dîme du blé se prélevait à raison de 8 %.

 

Le chapitre Saint Firmin de la Cathédrale avait beaucoup de droits à Camon.

En plus du droit de chasse aux cygnes, il avait celui du "forage", un impôt sur les boissons.

 

Le chapitre  tirait la pierre des carrières. Il possédait prés et marais.

Il possédait également les trois moulins à waide et les habitants n'avaient pas le droit de porter leur waide ailleurs...

 

 

 

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