
HISTOIRE DES CHAISES DE L'EGLISE.
5 juillet
1842 Damenez Gribeauval maire, 1840 - 1846
Eglise : Ceux qui
ne paient pas leur place dans l’église et le "mauvais" prêtre ?
Le conseil
considérant que tous les ans à pareille époque la place occupée dans
l’église était payée presque intégralement à l’exception seulement de
quelques personnes indigentes qui ne pouvaient satisfaire à cette
obligation,
Le conseil de
Fabrique (Darras Norbert, Darras Pascal, Fossé, Fisseux, Catelain,
Caron, Herbet, Devauchelle Etienne et Anquet)
considérant aussi
- que tous les ans aux fêtes de Pâques, Monsieur le Curé,
(l'abbé Cozette ?) avait pour
habitude de faire à domicile la quête appelée « lait et beurre » et que
beaucoup de monde profitait de cette circonstance pour payer la
location de sa place,
- que cette année, il
lui a plu d’abandonner cet usage qui peut être aurait pu produire un bon
effet, en faisant une visite pastorale à ses paroissiens qu’il a tant de
fois mécontentés,
- qu’en outre une
grande majorité des habitants de la commune a cessé d’aller aux offices
le dimanche et les jours de fête,
- que ces
habitants n’occupant plus leur place comme ci devant, se croient
dispensés d’entretenir l’intérieur d’un temple qu’ils n’habitent
plus vain prétexte, nous
le savons, qui ne peut les dispenser de payer une rétribution à laquelle
ils se sont engagés au moment de l’adjudication des places dans
l’église.
Le Conseil considérant encore
- que s’étant plaint lui-même plusieurs fois à l’autorité diocésaine afin
d’obtenir le changement du prêtre si nuisible au
bien d’une commune si importante et jadis si religieuse,
il reste persuadé encore aujourd’hui
- que si l’on obtenait un résultat favorable, le paroissien viendrait avec
rapidité payer sa place et assisterait assidûment aux offices les jours
consacrés au Seigneur et
- que les discussions malveillantes s’éteindraient en peu de jour,
- que poursuivre par voie de justice
les retardataires des places, c’est vouloir alimenter un feu qui
s’éteindra difficilement.
- que, au surplus, plusieurs personnes respectables par leur âge et le rang
qu’elles occupent dans la société sont prêtes à prouver que les
registres de la fabrique sont mal tenus et qu’il existe dans cette
affaire quelques erreurs dont on ne saurait en deviner la cause puisque
les personnes peuvent prouver avec une certitude exacte qu'elles ont
payé cette location l’une à la maison presbytérale d’autres à la maison
du Trésorier !
(Peut-être ces
messieurs étaient absents de leurs locaux aux moments où l’argent fut
déposé chez eux ?),
Si c'est le cas, les
personnes attachées à ces maisons (presbytérale et
du trésorier) auraient dû refuser ces argents ou
en répondre consciencieusement et ne pas compromettre ainsi l’honneur et
la probité des honnêtes gens...
Pour ces motifs, le
Conseil est d’avis à l’unanimité qu’il plaise à Monsieur le préfet de
vouloir bien ne pas autoriser le Conseil de fabrique de donner suite à sa demande !
¤
1845, 15 mars, Damenez-Gribeauval maire (1840-1846)
Une
place
dans la "tribune" de l’église :
l'histoire raconte qu'
un certain M. HERBET TAVERNIER a quitté Camon pour habiter Saint Acheul.
Il veut conserver la place qu'il a occupée dans la tribune de l'église.
Le Maire et son Conseil rejettent la demande
:

la tribune aujourd'hui disparue se trouvait au fond de l'église.
Monsieur le Maire dépose sur le bureau du Conseil Municipal
1° un mémoire adressé par
le sieur HERBET TAVERNIER demeurant à St Acheul au sujet d’une place
qu’il a occupée autrefois sur le tribune de l’église, au moment où il
résidait à Camon, place qui vient d’être revendue au profit de la
Fabrique (conseil de gestion de l'église) et
2° la copie d’une lettre
que celui-ci a adressée au conseil de la Fabrique pour empêcher la vente
de la place sus désignée.
Le conseil Municipal après avoir
pris connaissance des pièces ci-dessus mentionnées et en avoir délibéré
conformément à l’article 21 de la loi du 18 juillet 1837,
considérant :
1° que le
peu de ressources de la Fabrique suffit à peine pour subvenir aux
plus pressantes nécessités, qu’elle a besoin d’apporter en tout
temps la plus stricte économie possible si elle veut parvenir à
couvrir toutes les charges qu’elle est obligée de s’imposer
annuellement,
2° que si elle
se trouvait obligée d’abandonner une partie de son revenu annuel,
tant dans la vente des places que dans leur location ou autres
éventualités, elle n’aurait en pareil cas d’autres voies ouvertes
que de recourir à la caisse municipale pour satisfaire aux besoins
du culte, ce qui deviendrait une charge onéreuse pour la commune.
3° qu’il a été
établi un usage il y a nombre d’années que tout individu quelconque
qui viendrait à décéder ou même à quitter la commune, sa place à
l’église serait vendu au bout d’un an et un jour d’absence.
Il est donc porté à la
connaissance de chacun que cela a toujours existé, que c’est d’après
cette disposition que l’on a acheté en tous temps et que l’on a vu
vendre les places des mourants ou des absents sans qu’il y ait jamais eu
la moindre observation à ce sujet,
Par ces motifs sus
exprimés le Conseil Municipal est d’avis d’appuyer la délibération du Conseil de
Fabrique et désire que la demande formée par le sieur Herbet soit
rejetée et considérée comme non avenue.
Attendant que cet
homme a quitté Camon depuis 4 ans et qu’en conséquence il ne doit pas
avoir plus de droit à cette place qu’au tourbage
communale d’où il n’a
plus part depuis 3 ans !
Conclusion : Herbet
attaque au tribunal et le Conseil de Fabrique est défendu par le Conseil
Municipal.
¤
1865 28 décembre. Ferdinand VERU, maire 1865 - 1870
les places dans l'église seront louées, et non vendues.
"il est plus avantageux
pour l'église de louer les places que de les vendre à vie comme on l'avait fait
jusqu'à présent" (extrait du conseil municipal)

¤
1869, 3 octobre :
Aux
frais de la Municipalité, pour les
enfants de l'école,
prolongement dans l'église de
deux nouvelles tribunes.
On installera
également quelques nouveaux bancs :
- pour les indigents (sous la nouvelle tribune).
- pour les plus jeunes enfants dans le bas-côté de la chapelle de Saint
Joseph.
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6 août 1872 Damenez Debeauvais,
maire 1870 - 1881 :
1° Toutes les places à louer
dans l'église seront affichées conformément à l'article 6 du 10 décembre
1809.
2° elles seront louées dans le
cours du mois de janvier 1873 et adjugées au plus offrant par le bureau de
la Fabrique, en présence de MM les Marguilliers.
3° Elles seront louées pour 6
années à compter du mois de janvier de la présente, sans qu'on puisse les
céder à qui que ce soit en cas de décès ou d'absence.
4° elles seront adjugées au
plus offrant et dernier enchérisseur avec 10 cm par francs pour la première
année seulement.
5° le prix intégral de
l'adjudication de chaque place sera payé régulièrement tous les ans à
Pâques, au moment de la recette générale des places.
6° A raison du grand nombre de
places à louer, on les louera à deux reprises différentes à savoir
- le 5
janvier à l'issue des vêpres, les places du chœur, les places d'hommes
derrière la grille, et celles de la tribune puis
- le 12 janvier, également
à l'issue des vêpres, toutes les places de la nef et des bas-côtés.
A défaut de paiement dans le
cours de l'année, les places non payées seront relouées l'année suivante.
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27 avril 1887
Monsieur
le Curé, l'abbé Poiré (curé de Camon 1885 - 1898) propose au Conseil
de Fabrique d'adresser une demande de subvention à Messieurs les Conseillers
Municipaux pour le renouvellement du mobilier des bancs de l'église.
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8 avril 1888 :
L'administration municipale ayant changé de main,
(les lois de la laïcisation approchent, elles sont imminentes)
il en résulte pour des
motifs qui ont été sérieusement examinés au sein du Conseil de Fabrique que
les membres dudit Conseil ont décidé de ne point s'adresser en ce moment au
Conseil Municipal pour en obtenir un recours destiné à venir au secours de
la Fabrique en totalité ou en partie !
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1894 9 janvier :
le prix des places dans l'église.
Location des places :
- Celles du chœur est fixée à 3, 50 F,
- Chaises d'hommes, derrière la grille :
"mise à prix de la première chaise de chaque rangée donnant dans la grande allée sera de 2,00 F".
- "Mise à prix des autres chaises des 1er, 2ème, 3ème et 4ème rangs, 1.50 F
".

A la tribune
- la mise à prix des chaises du 1er rang sera de 4.50 F
- la mise à prix des chaises du 2ème rang sera de 3.00F
¤
12 décembre 1906 :
Le conseil de Fabrique de l'église déclare non valeurs les sommes
à recouvrer suivantes :
1° pour places dans l'église :
Haboury Alphonse, Céline Ponthieu, Firmin Briaux, sa
femmes et sa belle-fille, Vadurelle Maurice, Elise Sey, Mme Nattier, Madurel Louise, Ravenel Godberthe, Mme Boeuffe, Dubois Anatole, Mention
Ernestine, Caumartin Esther, Caumartin Ernest, Caumartin Narcisse,
Vaquette Léonce, Vaquette Caroline, Dubois Emile, Flament Firmin, Mme
Cachelièvre
2° pour les enterrements :
Godbert
François, enfant Bourgeois, Douchet Marthe, Lefèvre Jules, enfant Rose
Blanche.

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