DIAPORAMA

 

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LA GUERRE 39-45

   

    8 novembre 1939

M. BARBIER, directeur de l'Ecole, et Président de l'Association des Anciens Elvèes évoque les circonstances tragiques actuelles qui privent l'association de plus du tiers de ses effectifs, le Comité de 7 membres sur 16. Il convie les membres présents à étudier et à prendre les décisions que peut justifier l'état de guerre commencé le 3 septembre dernier.

Carabines : il fait connaître que, conformément aux instruction officielles il a déposé contre reçu régulier à la gendarmerie de Boves les 2 carabines et les munitions restantes.

 

Il n'y aura pas d'Assemblée générale de l'Amicale des Anciens Elèves cette année là

On ne réclamera pas les cotisations statutaires, et ce, jusqu'à la fin des hostilités ajoute-t-il.

 

Samedi 18 MAI  1940

après midi, les premières bombes tombent rue Henri Barbusse, appelé à l’époque rue du Plan. 2 ou 3 maisons sont détruites.

Gaston Brunel, maire,  par la voix des gardes-champêtres Peter et Dumoulin donne l'ordre d'évacuer et d'aller vers le Sud.  

Monsieur Barbier dirige l'Ecole.

Les Camonois fuient la Commune à pied, à vélo, en voiture à cheval  ou en automobile pour les quelques privilégiés.

L'armée procède,  là où aujourd'hui se trouve le stade, à l'installation d'un poste de D.C.A.,

Un autre poste est installé à "ch'fort" : 4 canons de 75, modèle 1917. 

 

 

   

   

Toutes les cinq minutes on abandonne les voitures qui nous transportent pour aller  nous coucher dans les champs de maïs ou au milieu des vaches qui meuglent de désespoir parce que personne n'est  là pour les traire....

Là,  on supplie le Seigneur...  que les sulfateuses des stukas s'arrêtent de vomir... Il fallait voir les visages ! La peur leur donnait un teint plutôt verdâtre.

 

 

 les Camonois fuient la Commune devant l’avance allemande.

                                        photo chronique du 20 ème siècle

Un ruban de réfugiés s’étire sur la route.

 

 

Dans l'après midi, les premières bombes tombent rue Henri Barbusse.

Cette rue s'appelait  rue du Plan. 3 maisons sont détruites.

 

 

   

        Le 20 mai 1940,

les Allemands entrent dans Amiens.

Bon nombre de maisons du quartier nord ne sont déjà plus que ruines.

Un sergent français fait sauter le pont de la Borne

 

A l'arrière plan du pont,  le Pré Porus.

       

                Pierre Beauvais raconte :

"Sa démolition fut l'œuvre d'un seul sergent. Il transportait dans sa musette une mine de quelque 40 kilogs d'explosifs.

Une demoiselle "Delille" du voisinage en lui donnant à boire,  posa quelques questions sur ses intentions.

Arrivé sur le pont, dépourvu de détonateur, d'un coup de revolver fit sauter la mine. Le pont fut détruit notamment sur ce côté-ci de Camon.

Notre courageux soldat fut retrouvé suspendu par la veste au parapet du pont.

Une mort inutile, les Allemands ayant utilisé le pont Beauvillé d'Amiens et le pont de chemin de fer en amont de Camon.

Le pont fut reconstruit en 1947, sous le mandat de Paul Garçon.

Le  pont de Longueau quant à lui,  sera détruit lors d'un bombardement aérien.

 

 

Il  est défendu par quelques soldats cachés au marais des bœufs, dans les brousailles.

Ils disposent d’un canon 75 et de quelques mitrailleuses.

Des mitrailleurs allemands postés dans les combles de la maison

qu'occupe aujourd'hui le docteur STERIN,

"descendent" un par un nos 7 soldats.

Ils seront enterrés sur place.

 

 

Un char allemand est touché dans le virage qui fait face au café du Pêcheur,

(devenu par la suite le tristement célèbre "le jaguar.")

 

 

 

Le char prend feu, ses 9 occupants carbonisés sont enterrés sur place à l'angle des deux rues,

là où aujourd'hui se trouve la massif floral.

Ils seront ensuite inhumés dans un cimetière allemand.

        21 MAI 1940.

La KOMMANDANTUR s'installe  rue Emile Debrie.

 

siège de la Kommandantur, la maison de Rose Cornet.

  

 

      les S.S., 17, 18 ans, parcourent les rues du village.

Les rues sont désertes.

M. Gaston BRUNEL, maire de la commune est convoqué en Mairie, (l’ancienne) .

Ordre lui est donné de rassembler tous les hommes âgés de 17 à 60 ans.

Munis de quelques habits, d’un peu de ravitaillement,

ils partent pour l’Allemagne comme « internés civils ».

Le Service Obligatoire du Travail  (S.T.O.)

Ils seront de retour courant décembre après la signature des  accords de Vichy,

par Philippe Pétain et les Allemands.

 

Les habitants progressivement rejoignent donc Camon.

Les Allemands installent une ligne de barbelés, une ligne de démarcation.

Cette ligne part de la route d’Albert (Petit Camon), passe par le bois Brunel, s’étend jusqu’au pont de Longueau pour ensuite remonter vers le Rideau de la Falize, rue du Plan.

La partie nord de cette ligne qui devait devenir "allemande"  s’appelle « zone rouge ».

Seul un AUSWEIS permet de circuler.

Ici et là, les guérites des patrouilles allemandes.

 

 

Un bon nombre de réfugiés souhaitent passer la « ligne ».

Des Camonois les font passer de nuit par bateau,

des agriculteurs dans leur fourragère.

 

1943-44 La Résistance s’installe.

 

M.BRUNEL, maire est mis en joue : il doit dénoncer les résistants.

Il refuse et Dieu merci a la vie sauve :

parce que ancien combattant, il fut blessé lors  de la guerre 14-18.

 

            La défense Passive :

Chaque jour, Gaston BRUNEL doit envoyer 5 ou 6 hommes monter la garde de nuit sur la voie ferrée (de la Canardière à Daours).

Sur un distance de 1km, ils doivent éviter tout attentat des maquisards.

Les horaires : 22 h 00- 1 h 00 ;  1 h 00- 4 h 00 ; 4 h 00- 7h 00

Par leurs rondes, les Allemands s’assurent que tout le monde est en poste.

En cas d’incidents, des représailles sont  inévitables.

Ces hommes de 17 à 60 ans sont choisis selon l’ordre alphabétique de leur nom.

"Il se trouvait  que certains soirs, toutes les personnes désignées portaient le même nom de famille" déclare Pierre Beauvais.

 

        Tant bien que mal, la vie s’organise.

C’est le rationnement sur tous les produits : alimentation, vêtements, chaussures, tabac…

Le « marché noir » bat son plein.

Les « non fumeurs » échangent leur ration de tabac contre du beurre, de la farine.

 

 

Une carte de rationnement.

 

Le système « D » fonctionne à plein régime.

On se procure un peu de blé chez les cultivateurs. On le moud dans le moulin à café, et le dimanche, on se fait un petit pain « blanc »

On grille de l’orge pour rallonger le café,

Quelques uns cultivent le tabac , le font sécher dans leur grenier, à l’aide d’un couteau ou même parfois à l’aide d’une machine « savante » le hache finement avant de le fumer !

On mange des rutabagas, des topinambours


 

La nuit, résonnent sur nos routes, les bottes allemandes.

Caché au fond des maisons, le poste de TSF nous donne les informations : 

«  Ici  Londres, les Français parlent aux Français. »

L’espoir  renaît, on suit sur des cartes punaisées au mur la progression des troupes alliées.

L’espoir grandit de jour en jour.

26 Octobre 1942 :

Emile BAHEU

dans la Résistance. Il deviendra Maire de Camon de 1971 à 1983. cf Baheu.

1944 : Un Camonois raconte :

Loccupant est de plus en plus nerveux.

Les avions alliés survolent notre région. Le hululement des sirènes fait frémir. On descend dans les caves , dans les souterrains de la rue de l’Egumond (l’actuelle rue Karl Marx)

D’autres ont fait des abris,  creusé des tranchées dans leur jardin.

 

Les soldats s'expriment dans les souterrains.

 

 

Le 15 mars 1944, 21 heures,

 l’alerte est donnée. Cette fois c’est pour nous. Des avions anglais lâchent des fusées suspendues à des parachutes. Il fait clair comme en plein jour.

La D.C.A. crépite, les balles traçantes sillonnent le ciel.

Les forteresses volantes lâchent leurs bombes, le sol  tremble, les verres s’entrechoquent dans les buffets.

Une bombe tombe sur le « Couvent », une sœur est tuée. L’école des filles, côté Charles Flet est détériorée.

C’est l’horreur.

A 0 h 00, le calme revient. Ouf !

 

16 mars 1944, à 21 heures,

de nouveau les sirènes hurlent, à nouveau les fusées illuminent le ciel, les bombardiers vrombissent bref le cauchemar de la veille.

Etait visée la gare de triage de Longueau.

Quelques bombes tombent sur des maisons du bas de la rue Marius Petit (rue du Ponchet).

Quelques unes sont détruites, les gens ensevelis sous les décombres, crient.

 

Près du Monument aux Morts.

 

On essaie de les dégager. Il y a des morts. Une odeur de poudre, de fumée, de poussière nous prend à la gorge.

Les enfants crient, les gens courent, pleurent…

 

17 mars 1944 : sur ordre préfectoral, Camon est évacué. Les habitants se rendent dans les villages avoisinants.

Seuls les cultivateurs  pour le bétail, et les maraîchers pour la culture, reviennent dans la journée.

La bataille fait rage dans les airs.

Nombreux sont les avions anglais (les mosquitoes) et allemands qui s’écrasent au sol.

 

Le 8 juin 1944,

Camon est libéré. Les chars anglais, américains poursuivent l’ennemi .

Enfin libres. Libres de vivre, de danser, de chanter dans la joie.

Pour être totalement soulagé, il faudra attendre 1945 et le retour des prisonniers.

 

 

1945 : Un triste bilan :

Outre les malheureux poilus tués sur le front,

BELMER Jean-Pierre, DARRAS Denis, BERNARD Marceau, DELAHOUSSE Jean, BRUNEL Paul, BRUNEL Pierre, GODARD Henri, NORMAND Robert, CORETTE Maurice, THIERRY Paul, DOUCHET André.

nombreux seront les civils qui seront déportés dans les camps allemands  pour y endurer les pires souffrances. .. bien souvent jusqu’à la mort tels :

ALLOU Roger, BAZIN Emile et Albertine, DETOURNE Omer, DUMESGE Jean,

GAMBIER René, HUZIEUX Armand et Julia.

 

8 mai 1986 Commémoration du 8 mai.

 

                Discours de Mr BECARD maire 1883 - 1995 

       "Voici 41 ans le 8 mai 45, l'écrasement de l'hitlérisme par les forces alliés mettait fin en Europe aux terribles combats de la 2ème guerre mondiale.

         L'histoire résonne maintenant des souffrances de le poche de Dunkerque, du martyr d' Oradour sur Glane.

         Plus jamais nous ne pourrons oublier l' holocauste perpétré par les nazis à l'encontre des millions de déportés, particulièrement des 200 000 français et des 6 millions de juifs.

         Il faut aussi rappeler DACHAU, BUCHENWALD, TREBLINKA, AUSCHWITZ.

        Ces camps ont vu mourir des millions d'êtres humains au cours d'une guerre qui n'a certainement pas eu d'égal au niveau de la barbarie et sui s'est soldée par au moins 40 millions de morts, sans compter les innombrables blessés.

         Le fascisme a étendu son horrible dictature, écrasant les peuples, pillant les richesses, massacrant des millions d'êtres humains, employant les moyens les plus barbares d'anéantissement massif.

         Le monde a vécu le plus grand fléau de son histoire.

         Aujourd'hui nous sommes là avant tout pour nous souvenir et rendre hommage aux 535 000 victimes françaises dont 205 000 militaires et 182 000 déportés mais nous associons aussi à ce souvenir et à cet hommage les 6 millions de Polonais et les victimes du Commonwealth, les 21 millions de soviétiques et ce peuple qui a su dresser une résistance farouche à STALINGRAD  et faire reculer pour la première fois les troupes hitlériennes, les harcelant ensuite sans répit jusqu'à la prise de Berlin.

        Nous nous souvenons aussi des 400 000 américains et des 40 000 canadiens comme des 1 600 000 Yougoslaves, ce petit peuple qui a su libérer son territoire avec son mouvement de résistance.

        Oui souvenons-nous de tous ceux qui sont morts dans ce enfer, aux quatre coins du globe, et sans oublier les victimes de HIROSHIMA et NAGASAKI anéanties par les premières bombes atomiques de l'histoire.

        Beaucoup plus près de nous, notre commune de Camon a payé aussi un lourd tribut au cours de ces 6 années : certains se souviennent encore des bombardements de Mars 44, notre monument aux morts rappelle aux passants le liste des jeunes camonois fauchés en pleine maturité, nos rues résonnent aux noms de Roger Allou, Clovis Dehorter, Jean Dumesges, Julia et Armand Huzieux.

        Ils furent déportés tout comme Lucien Jovelin, Emile Baheu, associés aussi en cette cérémonie du souvenir. Déportés mais aussi résistants pour rendre au peuple et à la France sa liberté et sa dignité pour que le monde retrouve sa dignité.

         Mais au delà, cette journée du souvenir doit être marquée par la volonté de tout faire pour que, plus jamais, l'humanité ne connaisse une nouvelle guerre qui risquerait d'être infiniment plus destructrice et plus meurtrière.

         Nous devons tous être très vigilants. Vigilance d'abord en France où nous connaissons avec la crise qui s'aggrave une augmentation de la misère, du désarroi particulièrement chez les jeunes. Et où s'affirme une remontée des thèses d'extrême droite avec le Pen.

        Attention car l'histoire nous enseigne que la crise des années 30 avait déjà produit le fascisme.

        Vigilance aussi de par le monde où des conflits locaux ne trouvent pas leurs solutions (Liban, Afghanistan, Irak, Iran, Afrique du Sud, Tchad, Libye, Nicaragua...

        Vigilance face au terrorismes de toutes sortes, très graves pour la démocratie et les libertés.


         Mais vigilance aussi pour que les grandes puissances n'utilisent pas le terrorisme pour vouloir être les gendarmes du monde et partant, essayer d'empêcher l'émancipation des peuples.

        Vigilance quand nous voyons la Méditerranée devenir une mer autour de laquelle se développent les foyers de guerre.

        De même, n'oublions jamais que 45 millions d'hommes, de femmes et d'enfants meurent chaque année de faim alors que nos pays capitalistes gâchent sans vergogne et que la course aux armements engloutit des sommes folles. Il st insensé de croire que nos pays pourront continuer à se développer sur la misère du Tiers Monde et du Quart Monde.

       A nous d'affirmer les seuls objectifs réalistes et raisonnables : un nouvel ordre économique mondial faisant leurs places à tous les pays sous-développés, un désarmement progressif, contrôlé, équilibré entre les grandes puissances.

 

                Vive l'amitié en tous les peuples ! vive la paix et les libertés ! vive la France.

 

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