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Juin 1866 : l'année du choléra. Ferdinad Véru maire, 1865 - 1870

 

Le choléra l'une des maladies les plus meurtrières qui affligent l'humanité s'est déclarée dans la ville d'Amiens et les environs où il a fait les plus grands ravages depuis le commencement du mois de juin et jusqu'au mois d'août inclusivement de la même année

Monseigneur l'évêque d'Amiens justement alarmé de ces malheurs fit faire d'abord une procession qu'il présida lui-même dans les quartiers les plus affligés de sa ville épiscopale.

Rien ne fut plus touchant que cette cérémonie religieuse à laquelle prit part toute la ville de la manière la plus édifiante.

Quelques temps après,  le fléau destructeur n'ayant pas cessé de multiples victimes, Monseigneur après en avoir fait le vœu crut devoir consacrer solennellement sa ville épiscopale, son diocèse, et sa personne au SACRE-CŒUR DE JESUS.

Ce fut le 29 juillet 1866 qu'eut lieu cette touchante cérémonie dans la cathédrale à 5 heures du soir.

Voici un compte rendu qu'en a fait insérer un habitant de la ville d'Amiens dans le journal "le Monde" et ce compte rendu a été reproduit dans le mémorial d'Amiens le 3 août 1866

 

Monsieur le Rédacteur

L'intérêt si constant et si sympathique du journal "le monde" pour nos malheurs me donne la confiance de vous parler des consolations et des espérances qui remplissent en ce moment nos cœurs.

L'épreuve a été longue et je ne sais si l'on  se fait au loin une idée exacte de ce dont nous avons souffert.

Notre pauvre ville d'Amiens a vu fondre sur elle le plus terrible fléau dont les annales de son histoire ait conservé le souvenir.

Tantôt foudroyant et terrible, tantôt lent et perfide, et toujours déconcertant, les prévisions et les efforts de la science, le choléra a fait en moins de deux mois, près de 2000 victimes. Tandis qu'autrefois en 1832 et 1849 circonscrit dans les quartiers insalubres, il n'avait frappé que les pauvres, il s'est étendu cette fois à tous les quartiers, à toutes les classes de notre cité.

Chaque jour l'état civil enregistrait un long et douloureux nécrologe où l'on a vu inscrits jusqu'à 80 décès

Le clergé et les communautés religieuses ont payé largement leur tribut.

Un curé de la ville, un lazariste, deux franciscains, un séminariste, huit sœurs de Saint Vincent de Paul dans le seul hospice de l'hôtel Dieu, une sœur de l'espérance, cinq religieuses du Sacré-Cœur, quatre de Sainte Claire, trois de la visitation, deux de Louvencourt, deux de la doctrine chrétienne, telles sont les pertes sensibles que pleurent à Amiens, l'Eglise, la religion, les pauvres et qui ne s'expliquent, à mon sens par cette loi mystérieuse et de miséricorde qui ne choisit les plus innocentes victimes que pour hâter le moment du pardon.

 

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1867 :  

c'est un souvenir de l'horrible épidémie de choléra  évoqué dans le registre de l'abbé Fissot.

Il dit :

"on réinhume au cimetière de Camon venant du cimetière de la Madeleine, le corps de Camille Daveluy  décédé l'année précédente à Amiens "comme des milliers d'autres que le choléra y a moissonnés"

 

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"préservés de l'épidémie de choléra qui, en 1866 a sévi dans la ville d'Amiens et ses environs, les habitants de cette paroisse en témoignage de leur reconnaissance ont érigé à notre dame du Sacré Cœur cet autel par nous béni le 26 avril 1868.

Signé : Fissot, curé de la paroisse.

 

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Le 11 mai 1886

 

M. Jean Rovillain médecin, médaillé.

Le maire expose au Conseil qu’en juillet 1870 il a été offert par la municipalité d’alors une médaille en argent grand moule, à Monsieur Rovillain, médecin, comme témoignage de la reconnaissance de la commune  de Camon pour son zèle et son dévouement lors des épidémies de 1832, 1848 et 1866.

Cette médaille n’a pas été acceptée attendue qu’elle n’était accompagnée d’aucune pièce attestant son origine et son authenticité.

M. Rovillain étant aujourd’hui décédé, son fils, pour perpétuer dans la famille le souvenir des services rendus par son père, réclame avec juste raison cette médaille mais accompagné d’une délibération émanant de l’autorité municipale.

Mr le Maire propose donc de donner satisfaction à Monsieur Rovillain fils.

N.B. Le père avait exercé les fonctions de médecin pendant plus de 50 ans.

 

 

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